Par Yann Saint-Sernin, envoyé spécial - le 07/06/2021 à 22h06 Le préfet Guillaume Lambert, ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, a assuré que la fraude avait été mise en place à son insu » Le préfet Lambert s’avance à la barre en boitant. Une attelle à la jambe droite accentue l’allure raide du haut fonctionnaire. Parmi les 14 prévenus, l’ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy n’est pas connu pour sa faconde. Et l’homme se fonderait volontiers dans une tendance très en vogue dans ce procès n’avoir rien vu ni rien entendu. Je suis tombé de ma chaise à l’écoute de Jérôme...Le préfet Lambert s’avance à la barre en boitant. Une attelle à la jambe droite accentue l’allure raide du haut fonctionnaire. Parmi les 14 prévenus, l’ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy n’est pas connu pour sa faconde. Et l’homme se fonderait volontiers dans une tendance très en vogue dans ce procès n’avoir rien vu ni rien entendu. Je suis tombé de ma chaise à l’écoute de Jérôme Lavrilleux sur BFM », explique-t-il à l’évocation de la confession télévisée de l’ancien porte flingue de Jean-François Copé, en 2014. Celui-ci détaillait un système de fausses factures pour couvrir un dépassement de 20 millions d’euros du plafond légal des dépenses électorales. Une négociation miraculeusePour tenir cette posture que ne renieraient pas certains cyclistes après un contrôle antidopage, chaque prévenu du dossier essuie une difficulté particulière. Celle de Guillaume Lambert tient à ces deux alertes des experts-comptables dont il a été destinataires, le 7 mars 2012 et en avril. Elles pointaient le tour trop dispendieux pris par la campagne. Qu’a-t-il fait ? L’homme jure avoir négocié avec le prestataire pour faire baisser les meetings. Ou en tout cas en avoir donné la suis tombé de ma chaise à l’écoute de Jérôme Lavrilleux sur au seul résultat de cette négociation, finalisée le 20 mars, que Guillaume Lambert assure avoir attribué la fonte du coût officiel » des meetings de Sarkozy. Jurant n’avoir eu aucune conscience que, parallèlement, le volume des conventions bidons facturées par le même prestataire à l’UMP gonflait d’ du négociateur n’a pas frappé son monde, relève la présidente Caroline Viguier. L’expert-comptable dit que la question du coût a été vite abandonnée. Il n’y a pas d’organisation pour savoir où on va. On a du mal à comprendre comment vous, vous avez pu chercher des économies. »Le procureur Nicolas Baïetto renchérit Comment se fait-il que les coûts finaux soient deux fois inférieurs à ceux déjà indiqués le 20 mars, par quel miracle ? » Je ne le saurai jamais. Ce système de ventilation a été mis en place à mon insu », jure le préfet. De la fiction absolue »La juge sollicite l’avis de Jérôme Lavrilleux, qui ne se fait pas prier pour le donner. Dans une tirade vénéneuse, il rappelle à la barre que juste après la note d’alerte, consigne fut donnée d’accélérer le rythme des meetings Je trouve cela hallucinant. Meeting après meeting, il est censé avoir négocié les coûts et il nous demande de faire des dépenses supplémentaires. On arrive à la fin à des meetings à 75 000 euros. C’est une fiction absolue. » Certains valaient jusqu’à cinq fois 25 meetings supplémentaires réalisés après la note d’alerte, Guillaume Lambert retiendrait bien volontiers celui de Saint-Just-Saint-Rambert. Un amour de petit meeting » dans une salle des fêtes ne dépassant pas 1 000 places. Pas vraiment la norme pour Nicolas Sarkozy… J’ai demandé des réductions drastiques. Le problème, c’est pas moi, le problème c’est qu’ils ne tiennent pas compte de ce que je demande », s’énerve le préfet. C’est votre position ? » veut savoir la présidente. Non, voilà, au moment où j’ai planifié, je voulais faire des petites réunions publiques à coûts maîtrisés », explique le prévenu. La difficulté, c’est qu’il n’y a pas eu que Saint-Just, il y a aussi eu des meetings plus grands… », soupire la présidente